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Au cours des 40 dernières années, de nombreux Américains ordinaires ont bénéficié du développement du nombre d'établissements publics appelés junior colleges ou community colleges, proposant des diplômes de deux ans. Ces collèges, privés et publics, répondent le plus souvent aux besoins locaux, et l'accent y est mis - mais pas exclusivement - sur des études professionnelles . Dans les community colleges, il n'y a généralement pas de murs recouverts de vigne vierge, comme à Harvard ou à Yale, et probablement pas de professeurs de renommée mondiale, mais il y a quand même beaucoup de services et de prestations. Certains étudiants n'iront pas plus loin que leur cursus de deux ans dans un community college ; mais pour d'autres, ces collèges sont un tremplin vers une licence en quatre ans, et de nombreux jeunes Américains qui sortent du lycée et qui n'ont pas les moyens de s'inscrire immédiatement dans un cursus universitaire de quatre ans (pour lequel ils devront souvent s'éloigner de chez eux) s'inscrivent dans un programme de deux ans dans un community college et continuent de vivre à la maison avec leurs parents, économisant ainsi sur les frais d'hébergement. Et cela peut être une considération majeure.
C’est Abraham Lincoln qui a dit un jour : « Si vous pensez que l’éducation
coûte cher, essayez l’ignorance. »
Aller à l'université en Amérique peut «
appauvrir », comme le dit l'expression ; ou bien il peut « vider vos
poches », pour reprendre une autre expression. Et même si les états des
USA sont « unis », cette unité ne se reflète pas du tout dans les frais
de scolarité demandés dans les universités publiques (la majorité),
dont en 2023 le coût moyen était supérieur à 9 500 $ par an
pour les étudiants résidant dans le même État, et presque trois fois
plus pour les étudiants fréquentant une université publique dans un
autre État.
Quant aux frais annuels moyens
dans les universités privées – c’est-à-dire dans bon nombre des
meilleures universités américaines – ceux-ci devraient dépasser les 40
000 dollars en 2024… bien plus chers que les frais de scolarité
demandés par les meilleures universités européennes.
Et en plus des frais de scolarité, les
étudiants ont besoin d'une chambre - sur le campus ou hors campus - et
de tous les autres frais de vie, ce qui peut ajouter entre 10 000 et 15
000 dollars par an au coût. Selon le site eucationdata.org, le coût
annuel moyen d'un cursus universitaire de quatre ans aux États-Unis en
2023 était de 36 436 dollars... une somme non-négligeable.
Ces coûts peuvent représenter un investissement énorme pour les
étudiants américains. La plupart des étudiants doivent emprunter pour
payer leurs études, et il n'est pas rare qu'un jeune diplômé en fin
d'études au bout d'un cursus sur quatre ans se retrouve avec une dette
de plus de 100 000 dollars à rembourser.
Pour compenser ces coûts, de nombreux collèges, entreprises et oeuvres
caritatives offrent des bourses d'études à de nombreux étudiants...
mais la plupart des étudiants n'en bénéficient pas.
Certaines des bourses les plus élevées
sont versées à des athlètes universitaires, en particulier à des
sportifs de haut niveau dans des sports riches comme le basket-ball ou
le baseball, qui sont vraiment importants dans les universités
américaines... trop importants, disent certains (En savoir plus avec
cet article en anglais sur le
sport universitaire).
La Grande-Bretagne a Oxford et Cambridge, la France a la Sorbonne ; L'Amérique a Yale et Harvard, deux superuniversités, des établissements anciens, créés sur le modèle des vieilles universités anglaises. Harvard a été fondée à New Town, juste à l'extérieur de Boston, en 1636, et en l'honneur du nouveau collège, New Town a ensuite été rebaptisée Cambridge, pour souligner le lien. Mais si Yale et Harvard sont en tête du palmarès, ce ne sont pas les seules grandes universités aux USA; elles appartiennent à un groupe d’élite de 8 universités américaines établies de longue date, connu sous le nom d’Ivy League - la ligue de la lierre (plante qui est sensée décorer les murs des vieux bâtiments historiques). Situées en Nouvelle-Angleterre ou en Pennsylvanie, ces universités se livrent toutes une concurrence féroce.
Mais l'Ivy League est un regroupement
ancien et aujourd'hui ses universités n'ont plus le monopole des places
dans le peloton de tête des divers palmarès. Elles y sont
concurrencées par un certain nombre d'autres universités
américaines, et notamment
par l'université Stanford
en Californie et le M.I.T.
(Institut de
technologie du Massachusetts). Parmi les autres grandes universités
américaines figurent de grandes institutions telles que l'Université de
Chicago, l'Université du Michigan à Ann-Arbor, l'Université
Johns
Hopkins, ou l'Université Notre-Dame,
ainsi que de nombreuses petites
universités comme Amherst
ou Oberlin, ou le Kenyon College. dans l'Ohio.
Les écoles de l'Ivy League sont des
institutions privées, qui rivalisent essentiellement pour conserver et
améliorer leur réputation et leur situation financière. Les deux
objectifs vont de pair. Les entreprises, les anciens étudiants, et les
organisations caritatives peuvent donner de l'argent à
une université pour l'aider à répondre à ses nombreux besoins.
Ensuite, plus une université a d’argent, plus elle peut offrir des
salaires élevés pour encourager des professeurs célèbres à venir
enseigner, plus elle peut acheter de livres, et plus elle peut
construire de laboratoires. Et plus les équipements sont bons et les
salaires sont attrayants, plus les conditions d'enseignement et
d'études sont bonnes et les classes sont petites, plus ces
établissements attirent les meilleurs professeurs et chercheurs, et les
meilleurs étudiants. C'est un cercle vertueux.
De nombreux adolescents
américains rêvent d’étudier dans une université de l’Ivy League ou dans
l’un des autres grands établissements américains, mais peu y
parviennent. Les places sont limitées en nombre et pour être accepté,
vous devez soit avoir d'excellents résultats au lycée (scores SAT),
soit disposer d'une énorme somme d'argent – ou de préférence les
deux. Cependant, les meilleurs étudiants issus de milieux modestes
peuvent souvent trouver un moyen de fréquenter une école de l'Ivy
League, en obtenant une bourse, qui sera accordée soit par l'école,
soit par une entreprise.
Dans le système universitaire américain,
tout comme les entreprises et mécènes donnent de l’argent aux
universités, elles parrainent également les étudiants les plus
brillants, en payant leurs études. Si un étudiant n’est pas issu d’une
famille riche et n’est pas assez brillant pour prétendre à une bourse,
rien ne l’empêche d’emprunter de l’argent pour aller dans une école de
l’Ivy League – à condition d'y être admis. Les banques ont
tendance à être très sympathiques envers les étudiants sérieux et
accordent généralement l'argent nécessaire, car elles savent que les
diplômés de l'Ivy League obtiennent le plus souvent dans des emplois
bien
rémunérés. Dans le pire des cas, les étudiants qui ne peuvent pas
emprunter tout l’argent nécessaire pour payer leurs études peuvent
trouver un emploi à côté. Faire ses études universitaires peut être une
tâche extrêmement difficile, mais de nombreux Américains le font. Cela
facilite grandement le remboursement du prêt étudiant !
Alors que la plupart des
étudiants qui suivent des cours de deux ans étudient près de chez eux,
car cela coûtera moins cher et peut même être gratuit dans certains
cas, les étudiants qui préparent un diplôme complet de quatre ans ou un
diplôme de troisième cycle regardent souvent bien au-delà des
frontières de leur état. Ils ont deux choix à faire: choisir
entre le public et le privé, et savoir à quelle distance de chez
soi ils veulent aller.
Malgré la récente croissance du nombre
d'universités publiques, cinq universités sur huit aux États-Unis sont
privées, gérées par des confessions religieuses, des entreprises ou
d'autres organisations.
Cela étant, près des trois
quarts de tous les étudiants universitaires sont inscrits dans des
établissements publics, car les collèges et universités publics sont en
moyenne beaucoup plus grands que leurs homologues privés. Un certain
nombre d'universités publiques aux États-Unis comptent plus de 60 000
étudiants sur un seul campus, et la plus grande université des
États-Unis, la Texas A & M University,
compte près de 75 000
étudiants.
Parmi les quelque 4 000 collèges et
universités que comptent les États-Unis, la plupart sont concentrés
dans les États les plus peuplés – la Californie en tête avec 384, et
l'état de New York avec 283 en seconde place. Les étudiants vivant dans
ces États ont donc un large choix d'universités. près de chez eux. Les
états petits ou peu peuplés comme le Delaware, l'Alaska et
le Wyoming ont le plus petit nombre d'universités, avec moins de 10
chacun, obligeant de nombreux étudiants de ces états d'étudier en
dehors de l'état.
Toutes les formes de
discrimination sont depuis longtemps interdites aux États-Unis et les
universités ne peuvent accepter ni refuser des étudiants sur des
critères de race out de couleur de la peau. Dans les années 2020, le
pourcentage de jeunes Noirs qui poursuivent leur scolarité dans
l'enseignement supérieur aux USA (37%) est quasi identique au
pourcentage de jeunes Américains blancs (38%) – et ces deux groupes
sont moins bien représentés que les jeunes Asiatiques, dont 60%
poursuivent des études supérieures.
En ce qui concerne la religion, les
choses sont différentes. Il existe aux États-Unis un bon nombre
d’universités et de collèges dirigés par des groupes religieux. La
plupart sont petites, mais certaines – comme Notre-Dame – sont assez
grandes. Certaines de ces écoles confessionnelles n'acceptent que des
étudiants appartenant au groupe religieux en question, tandis que
d'autres acceptent des étudiants quelle que soit leur religion.
Il existe encore aux
États-Unis une cinquantaine d'universités non mixtes, dont quarante
réservées aux femmes, mais leur nombre a considérablement diminué.
Qu'il s'en rende compte ou non, le jeune
étudiant de première année qui entre dans une université américaine
entre dans un forum,
un lieu où non seulement les enseignants
enseignent et les étudiants apprennent, mais aussi un lieu où les idées
deviennent réalité grâce à la recherche. Aux États-Unis, les
universités mènent d’importantes recherches dans presque tous les
domaines d’études et les étudiants sont encouragés à s’impliquer.
Ainsi, le campus est un lieu où les étudiants non seulement vivent et
suivent des cours, mais aussi, s'ils sont motivés, participent aux
diverses activités de recherche en cours.
Bien entendu, pour pouvoir disposer de
systèmes de recherche aussi dynamiques, les professeurs et les
étudiants doivent en posséder les moyens. Et en règle générale, les
universités américaines disposent de moyens très impressionnants (c'est
une des raisons pour lesquelles les frais d'inscription sont souvent si
élevés). Les laboratoires et les bibliothèques sont souvent ouverts
jour et nuit et à la disposition de tous, et les tracas administratifs
sont réduits au minimum. . Si un étudiant a besoin d’un livre ou
d’informations sur microfiche, la bibibliothèque en fera une commande.
Il s’agit d’un avantage important dans
le processus éducatif, car il donne aux étudiants non seulement du
matériel avec lequel travailler, mais aussi un sentiment
d’autodétermination. En fait, l'utilisation des bibliothèques est
considérée comme si importante par les universités américaines qu'elles
proposent souvent des cours spéciaux et obligatoires pour
apprendre aux étudiants ce que la bibliothèque propose et comment
l'utiliser. Pour prendre un exemple des résultats produits par les
universités
américaines, ne cherchez pas plus loin que la Silicon Valley.
L'industrie de l'informatique y est née comme conséquence directe des
recherches menées à proximité dans les célèbres universités de Stanford
et de Berkeley.
On peut légitimement se
demander si la Silicon Valley aurait pu être créée ailleurs
que dans une société où le savoir, la transmission du savoir et
l’application du savoir sont hébergés ensemble sous
un même toit, comme c’est le cas aux États-Unis ?
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Crédit. Cette page a été adaptée, mise à jour et traduite à partir d'un article initialement publié dans la revue Spectrum - éditions Linguapress.